Rapport de la bataille de Chantdelame écrit par le Général Briseglace, en l'an -12.

La zone a été conquise sans difficulté aucune, mais je me dois d'établir un rapport devant... l'étrange réaction d'un des combattants de l'armée adverse.

9 - Namras
Le temps semble ralentir tandis que tu façonnes de ta seule volonté un immense bouclier - avant de franchir le trou en forme de silhouette au centre, laissant la plupart de ton anatomie vulnérable aux coups de l'ennemi.
Pendant que mes hommes chargeaient, un soldat d'en face s'est avancé vers nous et s'est mis à nous observer de manière insistante. La charge a continué, immuable, quoique le temps sembla ralentir. Puis face à ce mage (j'imagine que c'en était un) est apparu un bouclier, de plus en plus grand. Immense. Gigantesque ! Avec en son centre un espace permettant à l'homme de s'y glisser, complétant ainsi le bouclier. Le reste de l'armée adverse se mit à pousser des cris - de joie ou de mécontentement, je ne saurai dire - mais resta bien sagement alignée, hors de portée de nos archers et de nos engins de siège. Ils étaient prêts à encaisser la charge. À l'horizon, on pouvait deviner quelques dragons en route pour voler à leur rescousse.

Un tir de catapulte bien ajusté a fait voler cet hurluberlu avant même que la charge ne l'atteigne. Le bouclier disparut aussitôt. Dommage, il aurait fait un superbe trophée. Le bonhomme n'a pas apprécié se prendre un tel coup : il retourna dans les rangs en hurlant (des insultes j'imagine) et clopinant (il s'en sort bien tout de même).

Le reste de la bataille n'est pas extraordinaire en soi. Sang et tripaille, des morts, surtout chez l'ennemi, le ciel empli de griffons et dragons échangeant des coups ou des flammes. Aucun dragon n'osa descendre sur nous pour vomir son feu : les griffons ou nos arbalétriers l'auraient cueilli comme une fleur. Le bastion fut compliqué à envahir, mais à la fin de la journée notre drapeau claquait en haut de la plus haute tour.