« Vous le voyez ? Ce champ de bataille. Celui qui fait battre votre coeur, pas d'amour gentil, mais de colère, force et défi. Vous le ressentez aussi quand vous affrontez une difficulté ou un obstacle dans votre vie de tous les jours. On le ressent tous. Et pas besoin d'être armé d'une épée ou d'avoir quelqu'un pour vous crier de l'autre côté. Les combats, on en vit chaque jour, chaque putain de matin, midi et soir, vous êtes tous assez vieux pour le savoir. Alors votre peur, je n'en veux pas, laissez-la aux autres et aux enfants. Vous êtes expérimentés. Vous êtes mes hommes ! Alors préparez-vous Guerriers, que Kern guide vos pas et que l'ennemi trépasse sous votre lame ! Nous gagnerons cette fichue bataille ! »

13 - Shinies
D'un rire plein de défi, tu ignores les avertissements de l'ennemi sur les dangers que tu risques à courir avec des lames dégainées à la main.
Et tu t'élances, Chef de troupe. Tu t'élances sur ton cheval noir, Malta, avant de l'abandonner à un dragon vorace qui passait au dessus de toi. Triste sort, tu en conviens, mais les regrets et les lamentations attendront la fin. Rien ne t'arrêtes, rien ne te fais peur, tu cries et tu laisses derrière les pleures. Tu lèves ta lame parmi ce foutoir de corps qui s'agitent alentours. Tu la lèves haut, crie et rigole devant un homme qui plus loin tente de te dire quelque chose et qui semble bien paniqué. Tu cours. Tu n'en finis pas. Et lui aussi court vers toi. Son arme est rangée, tu ne saisis pas pourquoi, mais tu finis par comprendre quand aussi haut que tu lèves ton arme il hurle plus fort encore.
« Arrêtez ! Arrêtez ! Ne courez pas avec votre épée dégainée ! Vous allez finir par vous empaler ! »

Et tu arrêtes ta course de stupeur.
« Quoi ? »

Après que tu as compris, tu saisis encore moins la portée de sa phrase. L'ennemi se soucie de toi... l'ennemi, censé te vaincre et te tuer, te dit d'être prudent comme ta mère te le disait avant. Tu te surprends à penser à ton enfance. Terrible erreur. Grossière erreur que cette errance. De surprise face à ses mots, tu as baissé ta lame et tu ne l'as pas vu venir dégainer la sienne.
« Mais il ne fallait pas la baisser non plus ! Voyez ce que je vous ai fait ! C'est de votre faute ! »

Gronde t-il à ton adresse en retirant son épée qu'il a réussi à planter, sans mal au final, sous ton bras. Profond, trop profond. Ton sang gicle tandis qu'il te tourne le dos sous un dernier air de reproche. Tu le regardes hébété un instant et tu le vois mettre en garde d'autres guerriers comme toi... Curieuse tactique ou drôle d'oiseau. Tu espères que d'autres ne tomberont pas ainsi. Tu estimes que c'est une mort non horrible mais complètement ridicule. Tu pries qu'aucun de tes hommes n'ai vu ça.

Tu as prié si fort qu'à la fin des hostilités plus âme ne vit dans ta troupe.
Vous avez perdu.