Chroniques oubliées, quelque part dans le duché de Lagrance :

38 - Mistyque
Il y en a, un monde, rassemblé pour s'écharper ! Tu profites de cette audience nombreuse pour sensibiliser les consciences aux problèmes de la flore menacée, en écologiste impliqué que tu es.
« Papy allez raconte-moi encore l'histoire du vieux fou. » Il était petit le garçon qui demandait cela, pas plus haut que trois pommes, à peine 5 ans, mais il adorait passer du temps avec son grand-père qui lui contait ses histoires de bataille. Le vieux fou comme certains aimaient l'appeler avait toujours des anecdotes pour les gosses du village. Il en était le doyen et malgré le fait que la plupart des adultes ne croyait pas un mot de ce qu'il disait, ces derniers lui confiaient les enfants qui étaient béats d'admiration devant les contes de cet homme.

« Bon vous m'écoutez bien les enfants, cette histoire peu de personnes la connaissent ; vos parents vont encore me prendre pour un fou mais c'est un fait, c'est réel puisque je l'ai vécu. » Plus un bruit ne se fait entendre dans la cour alors que le petit fils a été rejoint par une bonne dizaine de ses camarades.

« Vous savez ô combien la nature est importante à mes yeux ? » L'on peut voir autour de la maison du vieil homme des arbustes, des fleurs de tout type. Il les a toujours entretenus et ses enfants ont pris la relève pour que la maison se maintienne fleurie.

« Lorsque j'étais jeune, je suis allé combattre comme vos grands-parents et peut-être même vos parents en ce moment, mais ma maison me manquait. Jardiner aussi me manquait et les autres, là, ils martelaient la terre, écrasaient des fleurs tout juste? » l'homme est coupé par un petit garçon. « Mais pourquoi ils faisaient ça ? C'est important les fleurs m'sieur non ? » On voit à cet instant le vieil homme sourire en se rapprochant du jeune garçon. « Bien mon garçon, oui c'est exactement pour cela que ce jour là je ne suis pas resté de marbre. »

Il s'agenouille le vieil homme pour se mettre au niveau des enfants et poursuit en murmurant. « Vous savez ce que j'ai fait ? Et bien, au moment où notre armée allait pour attaquer l'autre j'ai hurlé : ?NON arrêtez. La nature est sacrée, il ne faut pas l'user. Mère nature saura vous faire payer tout ce que vous brisez en elle. Mère nature va se retourner contre vous si vous persistez à combattre ; au lieu de tuer l'autre, pourquoi ne pas travailler avec ce dernier pour protéger l'herbe, les plantes. Nous ne serions pas là si nos ancêtres n'en avaient pas pris soin. Voulez-vous rendre à vos enfants une terre souillée par le sang ? Voulez-vous que votre descendance n'ait que la terre sans l'herbe ni les fleurs ? Réfléchissez avant de prendre les armes.' »

Le vieil homme marque un temps de pause avant d'examiner les enfants ; ils sont tous sans voix, bouche ouverte : « Vous voulez que je vous dise ce qu'il s'est passé ensuite ? » Aucune réponse ne sort de la bouche de son auditoire alors il enchaîne : « Et bah, ils ont arrêté de se battre ; ils ont troqué leurs armes pour des pioches et des pelles. Au lieu de combattre ils ont planté, désherbé. »

Le vieil homme retourne s'asseoir dans son siège en osier en fermant les yeux.

« Maintenant les enfants allez planter vous aussi ces petites plantes, à votre tour marquez l'avenir et imprimer votre histoire dans cette terre qui est précieuse. »

Telle est l'anecdote de vie d'un vieil homme un peu fou en Lagrance. Ce discours ne devrait-il pas au final être un hymne à une nature pas assez préservée ?