Edenia, le 1er novembre

Ma douce Ludivine,

Je t'avais promis d'être là pour les premières neiges et il est fort probable que je puisse être de retour bien avant. En effet, tu le sais cette guerre que nous menions il y a quelques semaines s'est terminée par un succès inattendu.

39 - Mistyque
Tu surprends l'ennemi par une man?uvre inattendue et décisive : la reddition !
Je te le fais court, car je te conterai plus en détails lors de nos retrouvailles. D'ici là peut-être que les informations te reviendront par les soldats qui sont d'ores et déjà repartis chez eux. Nous avions perdu combat, le sang jonchait le champ de bataille, je pensais ne jamais revoir Mélodie notre fille.

Je ne pouvais plus espérer quoi que ce soit, alors j'ai prié le Destin au moment où j'ai arrêté ma monture. Oui Ludivine, tu lis bien j'ai arrêté mon cheval et mes soldats ont fait de même tout aussi surpris que moi-même. Puis je suis descendu en regardant mon ennemi qui me faisait face plus d'une centaine de mètres plus loin. Lui aussi s'est arrêté ne comprenant pas pourquoi, alors que la bataille finale allait pour se dérouler, je choisissais de mettre pied à terre.

Le Destin m'a parlé Ludivine et j'ai avancé en ne quittant pas du regard le cheval noir qui avançait vers moi. J'ai continué alors que la pluie battait mon visage et qu'un sourire se lisait sur mes lèvres. J'étais porté par les Dieux au moment où devant eux j'ai mis genou à terre et j'ai jeté mon arme au sol.

Je n'ai pas quitté du regard l'homme qui faisait face et j'ai juste dit : « Je me rends, je veux voir ma fille, je veux la voir grandir. » Oui je me suis rendu Ludivine, tu ne rêves pas en lisant ces lignes. Par amour pour toi et pour notre fille unique je ne voulais pas crever sur champ de bataille. Je ne veux plus combattre, je ne veux plus de haine.

Sont-ce ces paroles qui ont fait que les conditions de la reddition nous sont grandement favorables ? Quoi qu'il en soit les négociations sont désormais entre les mains des personnes plus habilitées que moi.

Aujourd'hui je fais mon bagage ; je passe en revue quelques troupes et peut être que je te ramènerai à toi et à Mélodie un souvenir de ces lieux ma foi fort agréables une fois que la terre aura repris le dessus de ces tueries.

À tout bientôt, ma belle.
Nicolas ton bien aimé.