« J'vous jure m'sieu, aussi vrai qu'j'vous vois, un piège à loup énoooooorme ! D'vant une tente là-bas, à l'écart ! »

Je ne comprends pas grand-chose au charabia de ce gars ? un piège à loup devant une tente ? Mais si c'est le cas, ce serait bête que le propriétaire de ladite tente se coince dedans. « Montre-moi. » Soit on se paye ma tête et ce hurleur va passer un sale quart d'heure. Soit il y a vraiment un piège à loup devant une tente, et quand le soleil se lèvera sous peu et que le rassemblement sonnera, le dormeur va avoir une sale surprise en sortant.

Je suis ce jeune soldat un peu excité et puant l'alcool ? il a dû passer la nuit à picoler, pas bon ça, j'en parlerai à mon capitaine. Et devant une des dernières tentes, effectivement, il y a un piège à loup. Pas énorme, mais y'en a un, bien placé pour que quiconque essayant d'entrer ou sortir se fasse choper le pied.
Ben merde.
« Pourquoi tu ne l'as pas enlevé au lieu de venir me chercher ? - Je... j'sais pas désactiver c'genre de truc, j'veux pas perdre un bras ! »
Mouais. Aussi con qu'un loup.

Je commence à m'approcher dans l'idée d'enlever cette saleté. Sauf que la cloche du rassemblement sonne et que le propriétaire de la tente commence à sortir ! Je n'ai pas le temps de le prévenir, couvert par le bruit de la cloche. Il se prend le pied dans le piège et se met à brailler.
Ô Kern.
Pauvre gars.
Blessé avant même d'avoir pu montrer de quoi il est capable à la guerre.
Dans un soupir, je finis de m'approcher dans l'idée de désamorcer le piège et d'évaluer les dégâts. L'autre idiot s'est carapaté, chercher un soigneur j'espère. L'ancien dormeur crie de douleur, je l'aide à retirer son pied. Il s'est vraiment pas loupé, ça saigne bien. Au milieu des jurons je crois comprendre que c'est lui qui a placé ce piège devant sa tente. Mais quelle idée !